ARLEQUIN
Tu danses, tu danses dans tous les carnavals
Tu brûles, allumes des grands feux de Bengale
Cadence, cadence dans la nuit féodale
Tu fumes, parfumes mes insomnies au santal
Dell’arte, dell’arte, comédie et cymbales
Démente, démente, l’Italie madrigale
Théâtre, théâtre mystique et zodiacal
Tu chantes, enchantes toutes les forces du mal
Arlequin, enfant de l’arc-en-ciel
Qui a mis sur ton dos, sur tes ailes
Des losanges, des folles aquarelles
Des soleils et des lunes de miel
Où vas-tu dessiner des dentelles
Des oiseaux, des cœurs, des immortelles
À Paris, rue de la Grange-aux-Belles
Ou ailleurs, Arlequin éternel… Éternel
Tu danses, tu danses jusqu’au petit matin
Tu brûles, allumes des tabacs brésiliens
En transe, en transe, troubadour, libertin
Tu fumes, embrumes mes insomnies au jasmin
Dell’arte, dell’arte, bouffon du Roy, pantin
Tu hantes, violentes l’absinthe et le venin
Théâtre, théâtre, congas et tambourins
Tu chantes, enchantes les forces du Malin
Arlequin, enfant de l’arc-en-ciel
Où es-tu, dans quelle citadelle
Quel jardin, dans quel autre sommeil
Quelle nuit réelle ou irréelle
Où vas-tu allumer des chandelles
Des chagrins, des amours éternelles
À Paris, au parc de Bagatelle
Ou ailleurs, Arlequin éternel… Éternel
Tu danses, tu danses les jours de grand Sabbat
Tu brûles, écumes les fêtes et les ferias
Méfiance, méfiance, salsa ou corrida
Tu fumes, consumes mes insomnies au lilas
Dell’arte, dell’arte, tragédie, opéra
Al dente, al dente les amours baccaras
Théâtre, théâtre, gondole et macumba
Tu chantes, enchantes les ténors, les divas
Arlequin, enfant de l’arc-en-ciel
Es-tu oiseau noir ou hirondelle
Musicien ou amant infidèle
Broucolaque ou gentil ménestrel
Où vas-tu danser la tarentelle
Et faire jaillir des étincelles
À Paris, sous le pont de Grenelle
Ou ailleurs, Arlequin éternel… Éternel
Où vas-tu dessiner des dentelles
Des oiseaux, des cœurs, des immortelles
À Paris, rue de la Grange-aux-Belles
Ou ailleurs, Arlequin éternel
Où vas-tu allumer des chandelles
Des chagrins, des amours éternelles
À Paris, au parc de Bagatelle
Ou ailleurs, Arlequin éternel… Danza !
Paroles : Brindille – Musique : Georges Nawrocki